cartonner

cartonner

cartonner [ kartɔne ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1751; de carton
1 ♦ Garnir de carton.
2 ♦ Spécialt Relier (un livre) en carton. — P. p. adj. Un livre cartonné.
3 ♦ Intrans. (fam.) Faire un carton; fig. réussir, remporter un beau succès. « ce môme se met à cartonner en chimie » (Pennac).
♢ Très fam. Faire des dégâts (comme un tir nourri). Ça cartonne.

● cartonner verbe transitif Garnir, recouvrir de carton, en particulier relier un livre avec du carton. Populaire. Attaquer ou critiquer vivement quelqu'un ou quelque chose. ● cartonner verbe intransitif Familier et vieux. Jouer beaucoup aux cartes, ou jouer mal. Populaire. Obtenir un succès, toucher son but. ● cartonner (expressions) verbe intransitif Populaire. Ça cartonne, c'est dangereux, cela peut causer des ennuis, des troubles.

cartonner
v. tr.
d1./d Munir, garnir de carton.
d2./d Relier (un livre) avec du carton.
d3./d Fam. Faire un carton (sens 4).

⇒CARTONNER, verbe.
A.— Emploi trans.
1. Relier (un livre) avec du carton. Un livre cartonné à la Bradel (Ac. 1835-1932). Mettre en place les cartons en vue d'une reliure en toile, etc. Il ferait aussi cartonner d'une manière bien solide les petits dictionnaires allemands (MICHELET, Journal, 1828, p. 714).
2. [Cf. carton B 1 d'impr.] Faire des cartons dans un livre pour en modifier ou corriger le texte original.
— P. ext. Marquer d'un carton, censurer. Des ouvrages cartonnés ou défendus par la police (LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, t. 1, 1823, p. 268).
3. Rendre cartonneux, donner l'apparence ou la consistance du carton. Les cuirasses de boue cartonnant les capotes gelées (GENEVOIX, Les Éparges, 1923, p. 84).
B.— Emploi intrans., fam. [Correspond à carton B 1 a] Jouer aux cartes :
• J'ai toujours, après dîner,
Pour avis qu'il faut cartonner;
Baccarat ou bien lansquenet,
J'ai dans ma poche un jeu tout prêt.
MEILHAC, HALÉVY, La Vie parisienne, 1867, II, XVI, p. 48.
Prononc. et Orth. :[], (je) cartonne []. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1. 1751 text. (Encyclop. t. 2); 2. 1866 jeu (Lar. 19e). Dér. de carton; dés. -er. Fréq. abs. littér. :7.

cartonner [kaʀtɔne] v.
ÉTYM. 1751, Encyclopédie; de carton.
❖
———
I V. tr.
1 Garnir de carton. || Armature cartonnée. || Un « polygone cartonné, couvert d'une broderie ». → Casquette, cit. 2.1.
2 Relier (un livre) en carton. — Au p. p. || Un livre cartonné.
———
II V. intr. Fam. ou argotique.
1 (1866). Vieilli. Jouer aux cartes (→ Taper le carton).
0 Trégoz reste un fidèle de la table du fond, il cartonne là des journées avec son ami Pitteloup.
Félix Valloton, Corbehaut, p. 312.
2 Argot scol. Échouer.
3 Réussir un, des cartons (5.); marquer beaucoup de points dans un tir au carton.
♦ Par métaphore. Toucher juste, réussir dans une action (notamment en sports; → Faire un carton). || C'est après la mi-temps qu'ils ont cartonné, ils ont mis quatre buts. — Impers. || Ça cartonne, se dit d'un phénomène, d'une action qui met à mal, fait courir un danger. || Le vent soufflait à plus de cent vingt, ça a salement cartonné.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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